Ne boudons surtout pas le bonheur de cette magnifique victoire de notre équipe nationale de football. Ni la liesse populaire qui s’est exprimée, de villes en villages, toutes frontières linguistiques oubliées. Nous en vibrons encore. En ce début d’été et avec le déconfinement autorisé, tout semble revenir «comme avant» et en mieux. Merci la Nati!

Dans ces foules joyeuses, épaule contre épaule et sourires radieux, deux populations étaient indistinctement mélangées. Celle des immunisés qui n’avaient plus rien à craindre du virus SARSCov2 et si peu à en transmettre. Celle des demi-vaccinés, des hésitants, des encore sceptiques et des tout-à-fait réfractaires. Ce collectif n’était pas protégé contre le virus qui, surtout dans sa version indienne delta si virulente, rôde à notre porte. Ils ont pris des risques avec leur propre santé et ils étaient peu conscients du risque de relance de l’épidémie et de ses conséquences potentiellement désastreuses sur l’ensemble de la communauté.

Les spécialistes en santé publique scrutent l’ensemble de la population. Ils observent des foules. Et ils nous disent: ne tombons pas dans une euphorie imprudente, une nouvelle vague menace. N’oubliez pas les gestes barrières. Ne galvaudez pas les contacts physiques affectueux. La protection définitive ce sera la vaccination du peuple. Les employés des hôpitaux, les cafés et les restaurateurs, les travailleurs de la culture et les organisateurs des fêtes du jour et de la nuit, les commerçants sont attentifs à ce message et, avec eux, vous disent: profitez des deux mois d’été pour vous vacciner. Inscrivez-vous! Les doses du meilleur des vaccins sont disponibles et nous en avons fini avec les longues files d’attentes. Heureux pays privilégié qu’est la Suisse. Vous aussi pouvez faire la différence entre une victoire et une défaite.

Drs Sylvie et Yves Beyeler,
Genève