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Pour un mode de vie plus sain

Muriel Piccand Tagliabue enjoint les autorités genevoises à tenir compte de la dégradation de l’état de santé de certaines personnes liée aux restrictions sanitaires.
Santé

En tant que membre de physioswiss, et de physiogenève, je me permets de vous adresser le constat alarmant de ce que nous voyons sur le terrain, c’est à dire dans nos cabinets et au domicile de nos patients. Notre taux d’activité n’a jamais été aussi haut en cette période de l’année. Et ceci témoigne malheureusement d’une société qui ne va pas bien, au sein de laquelle les gens sont en train de décompenser autant sur le plan physique que mental.

Des gens décompensent: par la diminution de leur activité physique, par la diminution, voire l’absence, de liens sociaux, par le manque de possibilités de se changer les idées et de se faire plaisir et par l’inquiétude et l’anxiété relayée par les médias qui ne décrivent que le côté sombre de la situation. Il devient difficile également de se projeter tant au niveau privé que professionnel.

Tout cela entraîne forcément d’importantes comorbidités: hausse des personnes en surpoids, jusqu’à l’obésité, hausse de l’hypertension artérielle, hausse des problèmes cardiaques, des douleurs en tous genres, des ankyloses et raideurs, ainsi que des déprimes qui deviennent dépressions.

Ces comorbidités augmentent tous les paramètres menant à plus de pathologies physiques et psychiques et déplacent ainsi les problèmes de santé publique. Aujourd’hui, les gens ne sont pas en forme et demain les dommages collatéraux seront malheureusement exponentiels, avec leur lot de pathologies irréversibles.

C’est pourquoi nous avons besoin d’aide pour soigner cette population. Il est urgent de permettre à tous les partenaires de la santé de travailler. Ils sont des acteurs indispensables pour entretenir notre système musculo-squelettique et maintenir un métabolisme sain et fonctionnel. Tous les thérapeutes alternatifs – les profs de gym, de pilate, de yoga, d’art martiaux, les coachs de fitness, professeurs de méditation, de relaxation – doivent reprendre leurs activités. Les piscines et les salles de sport doivent rouvrir, avec à l’intérieur les mesures sanitaires nécessaires et le nombre de participants adaptés aux grandeurs des locaux.

Il est temps de reprendre une vie plus saine. Sinon les hôpitaux vont se remplir progressivement d’autres patients que les malades du Covid.

Muriel Piccand Tagliabue,
physiothérapeute, Genève

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