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Oppression religieuse

Selon Marzia Fiastri, il faut se méfier de l’argument de la «liberté de choix».
Votations

Tout d’abord bravo à Marlyse Dormond, Geraldine Savary, Françoise Pitteloud, Heidi Seray, etc. qui, contre la pression énorme de toute leur famille politique officielle, osent défendre les valeurs socialistes et féministes dans cette votation. S’opposer à la burqa, c’est s’opposer à une des marques les plus indiscutables de l’oppression des femmes. Y-a-t-il l’ombre d’un doute la dessus? Non. Et ceci, même si ceux qui ont lancé l’initiative ont des visées purement populistes, ne sont pas féministes pour un sou et ont de tout autres intérêts. Il est plus que légitime de vouloir bannir de notre espace public tous les signes patents de l’oppression.

L’initiative est inutile? Voire. En tous cas elle est là et c’est sur le fond que l’on doit se prononcer le 7 mars. Que signifierait le non à l’initiative et donc l’acceptation de la burqa? Ce serait le premier pas vers la dérive communautariste des pays anglo-saxons, qui sous prétexte de «libre choix des communautés» finissent par ne plus avoir la même loi qui s’applique dans tout le pays.

Et l’argument selon lequel voter oui est islamophobe ne tient pas plus la route: primo la burqa n’a rien d’un signe de l’islam, mais est clairement un signe d’extrémisme islamique. Mais surtout, tout comme il a fallu et il faut se battre contre les injonctions liberticides (toujours d’abord liberticides pour les femmes!) de l’Eglise catholique (comme en Pologne actuellement en matière d’avortement) et du protestantisme dans le passé, il faut continuer de se battre contre toutes les formes d’oppression religieuse qui persistent, chez les catholiques ou dans l’islam comme chez les hindouistes.

Je me pose simplement la question: est-il acceptable, pour des féministes, des socialistes, ou tout simplement pour quiconque est attaché au respect des droits humains les plus élémentaires, d’autoriser l’emprisonnement – symbolique mais également de fait – que représente la burqa?

Je retourne la question au rédacteur en chef qui a signé l’éditorial du 26 février de mon quotidien préféré. Il conclu: «Il faut toujours se méfier lorsque l’on veut nous imposer de prétendues libertés.» Justement. il faut se méfier de la prétendue «liberté de choix». Donc oui, il faut interdire les pratiques barbares comme la burqa. Serait-on en faveur de la «liberté de choix» en matière d’excision? Serait-on prêt à autoriser l’esclavage parce que certains (mêmes certaines) le considèrent préférable à mourir de faim? Nullement. Donc, s’il vous plaît, pas de fausse «liberté de choix», ni de burqa ici.

Marzia Fiastri,
(ancienne responsable syndicale, enseignante), Genève

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