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Instrumentalisation

Florio Togni invite les citoyens à refuser toute initiative de l’UDC.
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Les initiants avancent masqués, cette fois ils s’en prennent au port de la burqa. Si je peux comprendre le questionnement que ce symbole vestimentaire peut susciter, il s’agit aussi de comprendre ce que veulent vraiment les initiants (comité d’Egerkingen et UDC).

Depuis une trentaine d’années, l’UDC fait son beurre sur le dos des immigrés, des requérants d’asile, notamment. Cette propagande sème la peur, la crainte, parfois la haine de l’autre, du différent, de tout ce que n’est pas «nous». L’UDC se saisit d’un sujet et en fait un instrument pour ses batailles: les minarets, les juges étrangers, les requérants d’asile, les criminels à expulser, les jeunes immigrés de troisième génération qui souhaitent se naturaliser, pour ne citer que quelques exemples.

Ne nous trompons pas: l’UDC ne veut ni la libération des femmes, ni l’égalité entre homme et femme, ni une forme quelconque de coexistence, d’intégration et du vivre ensemble. Son but ultime est une guerre imaginaire des civilisations, entre «nous» et «eux», ceux et celles qui viennent d’ailleurs ou/et qui ne nous ressemblent pas, qui n’ont la même couleur de peau ou qui ne croient pas dans un même Dieu.

Faisons attention à ne pas alimenter ce terrain de recherche permanente de boucs émissaires et de stigmatisation d’une partie de la population. Aujourd’hui ce sont les femmes musulmanes et leurs vêtements, demain qui ou quoi sera la nouvelle cible de la droite populiste et xénophobe? Peut-être le foulard? Peut-être la remise en cause du passeport des jeunes immigrés naturalisé-e-s? Peut-être les pauvres, les marginaux, ceux-celles qui sont mis de côté? Il n’y a qu’à voir le référendum honteux lancé par l’UDC genevoise contre l’aide aux plus démunis, dont le but est de soutenir ceux et celles qui ont tout perdu lors de la crise sanitaire, qu’ils-elles soient d’ici ou d’ailleurs (également en votation le 7 mars prochain).

Cette initiative, comme toutes les autres de la droite populiste, nous la combattrons en mettant en avant les valeurs de solidarité, d’égalité, de justice sociale, où chacun et chacune a sa place et peut décider de son destin, indépendamment de sa couleur de peau, de sa nationalité, du genre et de son statut social.

Florio Togni,
coordination contre l’exclusion et la xénophobie (stopexclusion genève)

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