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Vaud appelle à plus de générosité

Après les mesures annoncées par le Conseil fédéral pour lutter contre le virus et soutenir l’économie.
Vaud appelle à plus de générosité
Le Conseil d’Etat vaudois a martelé hier par la voix de son ministre de l’Economie Philippe Leuba (à gauche), à quel point il n’était pas possible ­d’aller plus vite pour essayer de compenser les dégâts causés par la pandémie. KEYSTONE/Laurent Gillieron
Pandémie

Accusé parfois d’avoir manqué d’anticipation, le Conseil d’Etat vaudois a fait flèche de tout bois hier, se disant pleinement «engagé et mobilisé».

Il a martelé par la voix de son ministre de l’Economie Philippe Leuba à quel point, il n’était pas possible d’aller plus vite pour essayer de compenser les dégâts causés par la pandémie. Le grand argentier Pascal Broulis a critiqué de son côté «le décalage» de la Confédération entre les annonces de nouvelles restrictions d’activités et celles présentant les mesures de soutien aux acteurs obligés de fermer contre leur gré. Un appel à ouvrir davantage la bourse a été lancé à l’attention du Conseil fédéral, pour un montant d’au minimum 1,5 milliard de francs supplémentaires.

«Le marathon annoncé par Alain Berset est toujours en cours», a prévenu la présidente de l’exécutif Nuria Gorrite. Face à ces nouvelles difficultés, le gouvernement a réservé des montants supérieurs à ceux prévus pour les cas de rigueur. Le Conseil d’Etat vaudois «appelle le Conseil fédéral à en faire de même et à augmenter les moyens» afin d’éviter que la crise conjoncturelle ne devienne structurelle.»

250 millions

Le canton de Vaud a décidé d’ajouter 58 millions de francs pour atteindre un total de 250 millions destinés à soutenir les entreprises touchées. La présidente a lancé un appel aux bailleurs de biens immobiliers commerciaux, leur demandant de réduire les loyers et de se montrer solidaires.

«Les premières aides ont été versées aujourd’hui (jeudi) et elles tiennent compte des décisions annoncées par le Conseil fédéral mercredi. Les montants sont libérés extrêmement rapidement», a illustré Philippe Leuba. Les équipes informatiques sont renforcées, passant de 10 à 20 collaborateurs, ce qui permettra un traitement des dossiers en 10 jours.

Largement insuffisant

Le conseiller d’Etat a profité de l’occasion pour annoncer le succès de l’opération Welqome 2 destinée à favoriser la consommation locale. Les 20 millions engagés ont généré 60 millions de chiffres d’affaires, soit un total de 100 millions avec Welqome 1. Comme les bons d’achat ne pourront pas être dépensés rapidement dans de nombreuses occasions (restauration fermée par exemple), le canton a décidé de libérer sans attendre la part de l’Etat, soit 10 millions de francs. Une troisième opération Welqome n’est pas exclue.

L’enveloppe actuelle de 2,5 milliards pour soutenir les activités économiques en péril est «largement insuffisante», a clamé Pascal Broulis. Le chef des Finances a demandé un ajout oscillant entre 1,5 et 2,5 milliards. «Nous ne sommes plus dans la gestion de cas de rigueur, il s’agit d’indemniser ceux qu’on a obligés à fermer. Le conseiller d’Etat PLR a déploré que certains viennent «ultérieurement» avec les plans de soutien, et non pas en même temps que les annonces de fermetures d’activités. De tels décalages créent inquiétude et irritation.

Directeur général du Centre patronal, Christophe Reymond salue «la très belle réactivité» du Conseil d’Etat auquel on ne peut pas reprocher les défauts, aux yeux de l’organisation, du plan fédéral. «S’il a parfois manqué de diligence, en l’occurrence le gouvernement agit de manière irréprochable». Quant à savoir s’il y a assez d’argent, «on regardera», a-t-il relevé. Il s’est joint à l’appel à l’égard des bailleurs de commerciaux, leur demandant de faire leur part et de s’associer aux efforts.

La Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie relève également «les soutiens rapides apportés par le canton. Elle juge néanmoins que les effets de seuil laissent des entreprises sur le carreau et que les montants alloués seront insuffisants».

Des beaux jours

Côté santé, la conseillère d’Etat Rebecca Ruiz a rappelé les efforts mis pour la vaccination, malgré des problèmes de logistique provenant notamment du fait qu’il n’est pas autorisé pour l’heure de ravitailler les grossistes qui livrent aux pharmacies. L’armée ne dessert qu’au travers d’un centre de contact. De plus, la Confédération n’a pas arrêté le tarif qu’une pharmacie pourrait appliquer pour une vaccination, «ce qui complique encore les choses».

La note d’espoir est venue du médecin cantonal Karim Boubaker. «Les gens comme moi sont plutôt optimistes sur le fait que les mois qui viennent seront difficiles mais qu’ils vont nous amener, avec la vaccination, avec l’immunité collective, à des beaux jours».

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