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Joyeux solstice!

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Depuis que le Vatican a cessé de subventionner ce journal, tombé aux mains et surtout aux cerveaux atrophiés d’une bande de théologiens de la libération, d’écolos paranoïaques, si ce n’est d’islamo-gauchistes, je sens, chez nos lecteurs, un grave manque de théologie catholique. Ecrivant ce 8 décembre où un smartphone coquin, peut-être fabriqué par un Valaisan émigré, me rappelle deux fois que l’on célèbre aujourd’hui l’Immaculée Conception, j’ai décidé d’utiliser mon savoir universitaire scientifique1>Je vous jure, par tous les saints, que mes collègues et amis de la Faculté de théologie protestante de l’université de Genève n’y sont pour rien! pour éclairer de ses lumières biologiques nos représentations de cette procréation divinement assistée. Nous la noterons PDA en abrégé, en précisant bien qu’il s’agit de la conception d’une mère qui, elle-même, a Immaculément conçu un rejeton!

Pour un biologiste qui considère l’ensemble du monde vivant (et pas seulement le colibacille, la mouche du vinaigre ou la souris), la PDA-Immaculée Conception, est très répandue, chez les animaux comme chez les plantes. On a recensé de nombreux mécanismes génétiques permettant de la réaliser. Parfois, l’ovule d’une vierge pas mariée – donc ni Anne, ni Marie sa fille! – se développe spontanément, sans être fécondé. C’est le cas chez les pucerons, pendant la belle saison, et l’on appelle cela la parthénogenèse («conception virginale» en grec, pour faire sérieux!). Elle donne naissance à des lignées alignées de femelles vivipares (l’œuf se développe dans le ventre de la mère) constituées de vierges parthénogénétiques sans ailes. Des vierges qui se passent de mâles pour anéantir, dès le printemps, les jeunes pousses des rosiers de Mamie! Ceci jusqu’à l’automne, en l’absence de coccinelles et de pesticides. C’est à l’approche de l’hiver – mais bien avant le 25 décembre! – que naîtra de ces vierges une foule de petits Jésus et de femelles (Jésucettes?), tous et toutes ailé-e-s, dont l’activité sexuelle produit des œufs qui passent l’hiver. Puis tout recommence. L’Ascension, c’est quand même plus pratique avec des ailes! Moins vierges, les reines des abeilles, ne copulent qu’une seule fois, mais l’épuisement du sperme emmagasiné conduit aussi à une parthénogenèse finale… qui ne produit que des mâles. Pas très valorisant pour le sexe dit fort!

La PDA existe aussi chez des vertébrés, comme cette espèce de lézards composée seulement de femelles célibataires dans beaucoup d’îles du Pacifique. Dans une seule île, une population comporte aussi des mâles. Dans les populations de femelles, la procréation nécessite un accouplement lesbien préalable, sans lequel ces demoiselles n’ovulent pas. Peut-on encore parler d’Immaculée Conception dans des îles pas grecques où c’est Lesbos partout et n’golo n’golo presque nulle part? Ce saphisme, nécessaire à la perpétuation de l’espèce, constitue-t-il un péché? Marie avait-elle des relations amoureuses avec Marie-Madeleine ou toute autre de ses contemporaines?… Je laisse à des théologiens plus chrétiens que moi la pénétrance de ces interrogations.

Donc, dans la divine nature, l’autofécondation (se féconder soi-même quand on est tout seul, comme beaucoup de fleurs ou les escargots d’eau), la parthénogenèse et beaucoup d’autres PDA sont d’une navrante banalité, qui ne permet pas d’en faire un événement le 25 décembre. Sauf qu’il fallait bien embondieuser les rites païens du solstice d’hiver, pratiqués depuis la nuit des temps préhistoriques! Il reste que la parthénogenèse n’est pas scientifiquement connue chez les primates, ce qui impose d’analyser de plus près les événements catholiques évoqués. Si c’est vrai, le Saint-Esprit, qui a aidé discrètement Joachim, père de Marie, puis Dieu et Joseph, mérite, pour ces exploits techniques, un Prix Nobel de biologie et médecine! Sinon, l’Immaculée Conception n’est qu’un fake de plus… Dans tous les cas, et malgré les circonstances, je vous souhaite un excellent solstice d’hiver!

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Dédé-la-science, chroniqueur énervant.

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lundi 8 janvier 2018

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