Édito

C’est la rentrée, pour Le Courrier aussi

Problème de livraison du «Courrier»
Crise des médias

C’est la rentrée. Pour les élèves, bien sûr, pour la politique, évidemment, mais aussi pour Le Courrier. L’occasion de faire le point sur sa situation et d’informer ses lectrices et lecteurs. Comme pour de nombreuses entreprises, la période estivale a été mise à profit – effectifs réduits obligent – pour préparer un déconfinement des journalistes et membres du personnel administratif. Les locaux du Courrier bruissent de nouveau.

Depuis juillet, notre journal n’a plus demandé de RHT (réduction des horaires de travail). Les diverses mesures d’aide des pouvoirs publics, le soutien de nos lecteurs et lectrices, l’arrivée de nouveaux abonné.e.s nous ont donné le bol d’air suffisant pour maintenir notre offre rédactionnelle. Ceci alors que les gros groupes de presse, dont le contenu des titres s’amincit à vue d’œil, se permettent de continuer à demander l’aide de l’Etat qu’ils vilipendent volontiers d’habitude.

Le modèle du Courrier est quant à lui résolument différent. Fondé sur une certaine frugalité de ses moyens, il est en revanche résilient face aux crises économiques. La publicité ne pèse «que» 20% de son chiffre d’affaires. Lorsqu’elle s’effondre, comme cela a été le cas ce printemps avec le Covid-19, cela nous met certes aussi dans une situation difficile, mais sans commune mesure avec les modèles industriels des grands groupes.

Il n’y aura pas dans ce numéro de traditionnel bulletin de versement pour la souscription. Pour des raisons techniques liées à notre imprimeur; pour réaliser aussi quelques économies, ce genre d’encartage ayant son prix; et parce que la pandémie a aussi vu se généraliser les modes de paiements électroniques.

Car nos lecteurs font partie intégrante de notre contre-modèle économique. Ainsi, en acceptant de payer, en sus de leur abonnement, leur écot à la souscription, ils nous permettent, bon an mal an, de boucler nos comptes. Et de continuer à faire vivre ce quotidien qui nous tient tant à cœur. Ceci au nom de la défense d’autres valeurs que celle de l’individualisme qui a montré ses limites pendant la crise du Covid-19. Mais aussi, pourquoi pas, en démontrant par les faits qu’une autre économie est possible; que celle-ci mérite considération et appui, au moins autant que les géants de l’économie qui ont l’oreille des pouvoirs publics; et que l’autre monde, dont on nous dit qu’il est possible, peut aussi être construit à partir de ces expériences grandeur nature dont Le Courrier fait partie.

Opinions Édito La rédaction en chef La direction administrative Crise des médias

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