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La suppression des OA

Nikiya Yeste et Alice Maerki, étudiantes à Genève, déplorent une décision qui va mettre un frein à l’apprentissage des langues.
Genève

Récemment, le DIP (Département de l’instruction publique) a annoncé, pour des raisons budgétaires, la suppression des options d’approfondissement (OA) également appelées options spécifiques supplémentaires, pourtant si importantes dans le cursus scolaire des étudiants.

Mais tout d’abord, a quoi servent les OA?

Les OA sont des heures de cours qui permettent aux collégiens d’approfondir durant quatre à six heures par semaine une option de leur choix (anglais, allemand, italien, latin ou arts visuels), en plus de l’option spécifique définissant la «couleur» de leur maturité. Cette option peut être dans le même thème que l’option spécifique, ou au contraire venir diversifier l’apprentissage.

Si l’OA est supprimée, le collégien devra donc choisir entre une option spécifique de langue, de science ou d’art. Par exemple, s’il choisit l’option spécifique «biologie-chimie», il aura moins d’heures hebdomadaires en langue, car ces branches seront alors enseignées comme «discipline fondamentale», soit trois heures par semaines.

C’est donc un appauvrissement du cursus pour les élèves qui perdront alors la possibilité de se perfectionner dans plus d’un domaine. Prenons l’exemple d’un élève qui envisage une carrière scientifique. Logiquement, il se dirigera vers une option spécifique scientifique, mais sans les OA il ne pourra pas correctement étudier une langue qui est pourtant primordiale à sa progression dans cette discipline, car toute la littérature scientifique est en anglais, ou en allemand dans le cas de la Suisse. L’élève sera donc contraint de compenser l’insuffisance des cours pendant son temps libre, quitte à y consacrer un budget qu’il n’a pas forcément.

Effectivement, aujourd’hui, la plupart des universités, suisses ou étrangères, demandent un niveau C1 en langue; niveau que les OA nous permettent d’atteindre. Sans ces dernières, les étudiants n’atteignent qu’un niveau B2, insuffisant pour bon nombre d’études, suisses ou étrangères; comme par exemple pour s’inscrire en master à l’EPFL ou à l’EPFZ.

Si nous comprenons que des mesures budgétaires doivent être prises parfois, nous déplorons que de telles économies soient faites au détriment d’une formation qui constitue pourtant l’une des richesses de notre canton. Nous pensons que la suppression des OA, au demeurant peu coûteuses pour le département, est un réel frein à notre formation.

La suppression des OA se fait encore plus ressentir en bilingue (allemand ou anglais). En effet, lorsqu’un collégien s’inscrit en bilingue par enseignement, c’est en ayant la garantie d’avoir un niveau C1 dans la langue choisie à la fin de son cursus scolaire sans devoir effectuer de coûteux séjours linguistique pour se former. Ces heures supplémentaires sont non seulement un moyen d’atteindre un bon niveau, mais aussi de mieux comprendre les autres cours donnés dans la langue choisie.

Nous avons fait le choix d’aller au collège dans la mesure où cette voie nous permet d’atteindre nos objectifs, pour lesquels nous étions prêt(e)s à fournir les efforts nécessaires. Ce cursus, dont les OA faisaient partie intégrante, ne répondra donc plus totalement à nos attentes et à nos besoins. Dans un monde académique globalisé, fait d’échanges et de mobilité, la maîtrise des langues est essentielle.

Nous demandons en conséquence le maintien des OA qui nous garantissent une formation plus complète en langue pour satisfaire aux exigences de la majorité des écoles supérieures.

Nikiya Yeste et Alice Maerki, étudiantes de première année au collège André-Chavanne (GE)

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