Mardi, le National a remis le projet de loi sur le CO2 du Conseil fédéral sur le métier après l’avoir «schubladisé» une première fois en 2018. Les débats se poursuivront ce mercredi lors d’une séance marathon pour traiter cinquante des soixante articles encore ouverts. Elle prévoit de réduire de 50% l’émission de gaz à effet de serre d’ici à 2030.

Les grévistes du climat postulent, pour leur part, la possibilité d’atteindre une neutralité carbone à cet horizon. Ils ont même brandi la menace d’un référendum en cas de manque d’ambition de la loi. Reste que l’exercice risque d’être compliqué.

Tout d’abord parce que l’UDC a d’ores et déjà annoncé sa volonté de recourir aux armes de la démocratie semi-directe. Pour des raisons évidemment diamétralement opposées. Le parti blochérien abrite en son sein une camarilla de climatosceptiques, nourris à la rhétorique de Donald Trump et hostiles à toute mesure de régulation économique. Dans ce rapport de force politique, faire vivre un référendum de gauche sera une tâche ardue. Un peu comme lors des scrutins sur les bilatérales où une frange de la gauche radicale a participé à la bataille référendaire. Sans avoir réussi à se faire entendre ou à peser.

La seconde raison qui rendra cette démarche référendaire compliquée est que la droite a lâché du lest. Notamment sur le principe de l’instauration d’une taxe sur les billets d’avions. Quelque 70% des ménages y gagneront, selon les calculs du Poly de Zurich communiqués aux parlementaires. Un chiffre qu’il conviendra de garder à l’esprit lorsque la propagande udéciste déploiera sa pleine puissance et nous abreuvera d’exemples de braves travailleurs empêchés de retourner au pays par la faute d’un prétendu dogmatisme écologique.