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Après le Covid-19

Bernard van Baalen réfléchit aux réelles préoccupations auxquelles nous devrons faire face.
Pandémie

Le souci principal des intervenants sur nos écrans semble être la relance économique et la survie des entreprises. C’est plutôt leurs revenus qui semblent motiver leurs craintes, et la survie de ce qui permet d’alimenter leurs «faim de moi».

La vie de leurs contemporains est du ressort de la Confédération, peut-être.

Pourtant, c’est bien de la vie de nos semblables qu’il faut se préoccuper, pas seulement en faisant respecter les règles de distances sociales dans les entreprises et les bureaux, mais il faut garantir à tous des moyens de subsistance et de logement convenables.

Le «boss» dans son bureau moquetté ne se fatigue pas beaucoup, mais le gars qui déplace les planches de coffrage sur le chantier s’use le squelette et n’atteindra sans doute jamais l’âge que le fitness aura permis à son patron d’atteindre, sauf coronavirus, bien sûr.

Combien de «coltan» dans un téléphone portable? Combien d’heure de travail pour un enfant dans le Kivu de la République du Congo pour extraire ce qui vous permet d’appeler pour dire que «vous êtes dans le bus et que vous arrivez»?

Le «boss» dans son bureau ne voit que le flux des matières premières, et évalue les risques de ses choix d’investissements, en oubliant complètement que sans l’enfant du Kivu, il n’aurait pas les moyens de communiquer avec son trader préféré.

Bien sûr qu’il faut relancer quelque chose, mais pas forcément «l’économie» c’est à dire les flux financiers, les systèmes de prêts à intérêts qui profitent à ceux qui ont gagné beaucoup sur le dos d’encore plus de travailleurs, qui sont aujourd’hui privés de leurs moyens de survivre.

Les politiques ont fait des économies dans les systèmes de santé, les pharmas se sont enrichies sur les dérives de la mondialisation et de l’agriculture. La poule n’a plus d’œufs d’or… on va manger la poule.

Ce ne sont pas les entreprises qu’il faut sauver, petites ou grandes, ce sont nos voisins, de tous âges, ce sont ceux qui dépendent les uns des autres pour survivre, et en premier lieu, ceux qui ont une activité indispensable au bien commun.

Les salaires indécents et les revenus pharamineux ne sont plus d’actualité.

Les PDG devraient sortir de leurs jardins pour aller ramasser les légumes qui vont nourrir la population… cela aiderait grandement les maraîchers, et ils pourraient le faire bénévolement. Avec ce qu’ils ont déjà mis de côté, ils n’ont rien à craindre, sauf peut-être un mal de dos, je vous l’accorde.

Bernard Van Baalen,

Grand-Lancy (GE)

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