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Interview exclusive de v19: «Très fragiles civilisations!»

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Il ne mesure que deux millionièmes de millimètre, ce qui est très petit! Mais, quand tout va bien, il se reproduit très, très vite et produit, dans des cellules animales, des milliards de confrères. Ceci, grâce à un patrimoine génétique de 30 000 signaux, rien à côté des 6 milliards du noyau de nos cellules! Et pourtant, il risque de faire basculer toutes les civilisations, tous les régimes politiques, les philosophies et les religions. Il redonne sa chance à la biodiversité, que les «premiers de cordée» de nos économies sabordent par leur culte imbécile de la croissance… A une échelle des milliards de fois supérieure, le v19 – soyons bref et familier, tout le monde le reconnaîtra! – reproduit, en pire, l’histoire de la souris qui terrorise l’éléphant et même son troupeau. A ceci près qu’il est rare que les souris déciment les éléphants! On pense aussi à Diderot: «Voyez-vous cet œuf? C’est avec cela qu’on renverse toutes les écoles de théologie et tous les temples de la terre.» On pourrait ajouter toutes les politiques et les économies! Voici donc un «même pas vivant» tant qu’il ne nous squatte pas, nous les animaux, «même pas cellule» comme l’est l’œuf de Diderot, qui s’offre un pouvoir de destruction supérieur à celui de tous les penseurs, réformateurs, révolutionnaires, militaires et autres terroristes…

Pour comprendre comment un modeste agent de rhume animal provoque cette pandémie, il faut se souvenir du vieux débat sur les rôles de l’agent et du terrain dans la maladie. Un débat que les imbéciles scientistes néolibéraux censurent en ne considérant que l’agent, auquel ils déclarent la guerre sans disposer d’armes crédibles et en misant tout sur celles que de nouvelles technologies vont – ??? – leur apporter. Ecoutons un instant v19, mettons-nous dans sa tête (c’est une image, bien sûr qu’il n’a pas de tête!) et observons, non pas son ennemi, mais son terrain et les possibilités qu’il lui offre:

«Sept milliards d’imbéciles sont en train d’exterminer les chauves-souris, les pangolins et bien d’autres espèces chez lesquelles on enrhumait tranquilles. Sept milliards c’est peu pour des virus, mais c’est mieux que rien, d’autant plus que, entre mammifères, il n’y a pas besoin de muter beaucoup (ou même de muter tout court) pour accroître notre terrain de jeu. Et puis, comme on aime bien le mou1>Poumon en boucherie. de nos hôtes, celui des humains est déjà bien attaqué par les pollutions, le tabagisme et des tas de collègues virus et bactéries: donc très fragilisé et facile à envahir.

Il faudra juste faire gaffe à ne pas en tuer trop et à être moins cons qu’eux qui détruisent leur terrain avec leurs démographie et leur surconsommation délirantes, leurs pollutions, leur agriculture non durable et la surpêche qui stérilise les mers, entre autres! Sachant aussi que leurs dernières technologies les rendent encore plus fragiles qu’autrefois: quand les consœurs de la peste noire ou de la grippe dite espagnole liquidaient un tiers, plus ou moins, d’une ou plusieurs populations, les survivants repartaient d’eux-mêmes, que ce soit des immunisés ou des non contaminés. Maintenant, avec leur crétinerie de mondialisation, plus de possibilité de faire des réserves vierges de contamination et, sur une simple erreur de léthalisation, nous risquons d’effacer tout le ‘terrain’… On n’aurait plus qu’à repartir sur les pangolins, voire à tenter les crapauds – beurk!

Et puis, n’oublions pas que ces imbéciles coordonnent et commandent la gestion des armes de destruction massives, des centrales nucléaires, des logistiques d’approvisionnement et financières avec des systèmes informatiques super fragiles, susceptibles de disjoncter à la première attaque sérieuse d’un de nos collègues virus numérique… L’un de leurs penseurs avait, à juste titre, constaté que leurs civilisations, elles aussi, étaient mortelles. D’autres ont compris que, depuis la nuit des temps, toutes les espèces n’ont cessé de disparaître et apparaître. Sans penser que cela risquait de s’appliquer, sous peu, à la leur…»

Notes[+]

* Chroniqueur énervant.

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lundi 8 janvier 2018

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