Édito

Une gauche affaiblie en Ville de Genève

Une gauche affaiblie en Ville de Genève
Les errements de l’exécutif dominé par la gauche laissent un goût amer. (KEYSTONE
Genève

Rarement des élections auront été autant ouvertes en Ville de Genève, où quatre conseillers administratifs sur cinq s’en vont. A trois mois de la fin de la législature, les Genevois ont hâte que celle-ci s’achève, tant l’air est devenu irrespirable. L’affaire des notes de frais a complètement plombé cette fin de mandat, suscitant une certaine défiance dans la population et accroissant les tensions entre le délibératif et l’exécutif, elles-mêmes inhérentes à deux pouvoirs constitués de majorités opposées.

Les errements de l’exécutif dominé par la gauche laissent un goût amer – Fondation cité refuge dans le coma, gestion RH calamiteuse (BGE, Muséum), acceptation d’allègements fiscaux pour le secteur du négoce des matières premières et de la finance, et encore le pétrole dans le fiasco du MAH… Ils ne devraient toutefois pas faire oublier l’impuissance d’une droite élargie trop hétéroclite pour capitaliser sur sa majorité au Conseil municipal. La plateforme commune initiée il y a cinq ans par ces partis a été fracassée lors des référendums budgétaires. Paradoxalement, les succès de cette droite obnubilée par les coupes auront surtout consisté à accroître des charges (pensions des crèches moins élevées, hébergement d’urgence toute l’année). Et ce en forçant la main à un exécutif ayant joué le jeu de la réforme fiscale des entreprises.

Pour la prochaine législature, la question des ressources, qui vont manquer, pèsera bien plus lourd, tandis que l’urgence climatique réclamera des investissements massifs et l’égalité hommes-femmes des mesures plus fortes, comme l’internalisation des nettoyeuses. Pour trouver les moyens, les candidats promettent vaguement de faire participer canton et communes aux coûts des politiques culturelles, sportives ou sociales que la Ville assume pour tout Genève. Mais qui croit aux baguettes magiques?

Pour répondre à ces défis, la gauche espère surtout maintenir sa majorité à l’exécutif mais aussi la reconquérir au délibératif. Pourtant, la campagne qui s’achève pour le premier tour ce dimanche n’autorise pas un optimisme à toute épreuve. En premier lieu en raison du jeu de massacre à l’extrême gauche et d’un camp progressiste qui risque de payer la facture politique des notes de frais. Quant à l’exécutif, alors qu’il s’agit de cocher cinq cases, on peine à discerner une équipe fermement ancrée aux valeurs de gauche et assez solide pour ne pas se laisser enfermer dans la gestion des déficits.

Opinions Édito Rachad Armanios Genève

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