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Une initiative au détriment des malades

«Un très grand danger pour les patients.» Jean-Dominique Vassali, ancien recteur de l’université de Genève, invite au rejet de l’initiative «pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale», soumise aux urnes le 24 novembre.

L’initiative In 164 «pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale», qui nie la nécessité de modèles animaux dans le développement de nouveaux médicaments, représente un très grand danger pour les patients. Toute nouvelle approche thérapeutique, tout nouvel agent pharmacologique doit impérativement être évalué aussi complètement que possible avant que ne soient entrepris des tests cliniques sur des patients. Tant leur efficacité que leurs potentiels effets secondaires doivent être étudiés et, même s’ils ne sont pas parfaits, les modèles animaux sont indispensables. L’acceptation de nouveaux traitements par les autorités chargées de la surveillance de ceux-ci dépend de ces études; ni la modélisation informatique ni les modèles in vitro ne sont considérés aujourd’hui comme suffisants.

La législation suisse sur l’expérimentation animale est l’une des plus strictes au monde. Rajouter, comme le demande l’initiative, des obstacles supplémentaires aux études précliniques indispensables n’améliorera en rien la situation des rongeurs qui font l’objet des ces études. Mais elle aura incontestablement des effets destructeurs sur le développement et l’utilisation de nouveaux médicaments, et elle ajoutera à la souffrance de patients en attente d’espoir. Cette initiative doit être rejetée.

Jean-Dominique Vassalli,
Prof honoraire, Faculté de médecine, Ancien recteur, université de Genève

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