Genève

La rive droite aura son accès au lac

Canton et Ville de Genève ont présenté leurs lignes directrices pour la future Rade.
La rive droite aura son accès au lac
Rémy Pagani, Guillaume Barazzone et Antonio Hodgers, lundi au bord du lac. Patrick Lopreno
Aménagement

Les autorités du canton et de la Ville de Genève se sont mises d’accord sur les grandes lignes directrices qu’elles entendent concrétiser pour l’aménagement de la Rade, ont-elles tenu à faire savoir, lundi matin, lors d’une conférence de presse, dos au lac. Celles-ci seront intégrées au Plan directeur communal, révisé dès 2020.
Evoqué de longue date, l’accès au lac sur la rive droite, le long du quai Wilson, semble cette fois sur les rails. Ce ne sera pas une plage, comme aux Eaux-Vives, mais tout de même un espace de baignade et de délassement. Un projet de crédit d’étude sera déposé devant le Conseil municipal de la Ville de Genève d’ici à la fin de l’année.

«L’ouverture partielle de la plage des Eaux-Vives a servi de déclencheur à la transfiguration du joyau qu’est la Rade, un espace symbolique et identitaire, où toute intervention doit être qualitative et consensuelle», a déclaré le conseiller d’Etat Antonio Hodgers, chef du Département du territoire. «Aujourd’hui, l’addition des demandes particulières forme un tout incohérent.»

Au terme d’un processus consultatif ayant réuni en 2018 quelque 80 associations, des principes ont été arrêtés, énumère Guillaume Barazzone, conseiller administratif chargé de l’Environnement urbain et de la sécurité: nouveaux accès au lac, respect du patrimoine architectural et paysager, optimisation de l’organisation des ports commerciaux et de plaisance, suppression des stationnements et des vélos sur les quais bas.

La passerelle piétonne du Mont-Blanc constitue une autre priorité. Un crédit de réalisation d’un montant de 20 millions de francs sera déposé rapidement devant le Conseil municipal, a encore indiqué Rémy Pagani, conseiller administratif en charge du Département des constructions et de l’aménagement. Pour une réalisation à l’horizon 2024.

L’enjeu est de redonner une image cohérente dans la perspective du XXIe siècle et de la durabilité, selon les mots d’Antonio Hodgers. Pourtant les plans d’accès au lac imaginés par l’architecte Pierre-Alain Dupraz, dans le cadre du concours d’idées lancé en 2016 par la Ville, qu’il s’agisse de la rive droite ou de la rive gauche, ne sont que béton et cailloux. Ni herbe ni arbres et encore moins de bancs.

«La Rade est un endroit vivant. Ce serait dommage d’en faire quelque chose de lisse, un écrin de luxe ou un terrain de jeux pour les architectes, au lieu d’être un lieu pensé pour les usagers», souligne Frédéric Hiltbrand, coordinateur de nombreuses associations ayant participé à la consultation sur la Rade.
Une pétition, lancée par les associations d’habitants des Pâquis et des Eaux-Vives ainsi que par les propriétaires de bateau et les sociétés de pêche, est en cours de récolte de signatures. Elle demande notamment de renoncer à la démolition des estacades en aval du jet d’eau, de maintenir la grue et sa zone de carénage ainsi qu’une des cabanes de pêcheurs. «Pour les estacades, c’est plié, le Grand Conseil a entériné leur démolition. Les autres éléments demeureront, notamment la grue, qui est classée», assurent Rémy Pagani et Guillaume Barazzone.

Régions Genève Christiane Pasteur Aménagement

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