Édito

Quitter le terrain juridique

Elèves frontaliers: accès restreint illégal
CEDRIC VINCENSINI/PHOTO PRETEXTE
École

C’est la justice, et non le politique, qui tranchera le sort des élèves frontaliers que Genève refuse de scolariser dès la prochaine rentrée. Celle-ci est alimentée par des avis de droit contradictoires, que le Conseil d’Etat a publiés de mauvaise grâce. Ce débat d’experts occulte le débat public qui devrait prévaloir et que l’exécutif séquestre en imposant ce changement de paradigme dans un règlement exécutoire. Et non dans une loi, dont le parlement pourrait se saisir et qui donnerait, in fine, la possibilité au peuple de se ­prononcer.

L’accueil des élèves frontaliers pose la question de la région que nous souhaitons développer, versus une forme de repli identitaire paradoxal. En effet, l’Etat entend couper un lien important entre les Genevois qui cherchent l’asile immobilier en France voisine et le canton où ils gardent leurs attaches.

On rétorquera qu’un développement harmonieux doit inciter les Genevois frontaliers à s’intégrer dans leur commune d’adoption, ce qui passe par une scolarisation sur place. C’est vrai. Mais la situation actuelle a l’avantage d’offrir le choix. Beaucoup, d’ailleurs, ramènent leurs enfants dans le giron genevois après l’école primaire, afin qu’ils puissent se raccrocher au système de formation suisse.

Cette discussion aura tout de même lieu puisqu’une motion de l’UDC, en suspens à la commission de l’enseignement, demande le statu quo. Mais, pour peu que le parlement l’accepte prochainement, l’exécutif aurait tout loisir de s’asseoir sur ce texte non contraignant ou de lui répondre après que la justice aura dit son mot.

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