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Ruiz, l’héritière

Ruiz, l’héritière
La candidate du Parti socialiste, Rebecca Ruiz, est félicitée par le conseiller d'Etat vaudois sortant Pierre-Yves Maillard (KEYSTONE/Laurent Gillieron)
Élection

Les Vaudois attendront le 7 avril pour connaître le nom de la personne qui remplacera le socialiste Pierre-Yves Maillard, ministre de la santé et du social, en poste depuis quinze ans. Parmi les cinq candidats en lice, aucun n’a obtenu la majorité absolue. Ce ballottage n’est pas une surprise. La favorite Rebecca Ruiz arrive largement en tête de ce premier tour avec 46, 6 % des voix. Elle devance son principal adversaire, l’ UDC Pascal Dessauges, avec13 000 voix d’écart.

Le résultat de Rebecca Ruiz démontre la force du bilan de Pierre-Yves Maillard. Elle est présentée comme l’héritière désignée du trône, contre laquelle tout autre candidat reste inaudible, même au sein de la gauche. Elle rassemble aussi grâce à son profil consensuel. Face à une personnalité aussi forte, regagner un siège UDC au gouvernement sera difficile pour Pascal Dessauges. Notamment parce que sa rivale incarne la continuité du compromis dynamique. L’enjeu est pourtant de taille pour la droite, qui souhaite renverser la majorité de gauche au gouvernement, acquise après le décès de Jean-Claude Mermoud en 2011.

Mais pour l’heure, le candidat UDC Pascal Dessauges n’a pas convaincu l’électorat traditionnel. Très peu connu du grand public, il n’a pas vraiment bénéficié d’un fort soutien du PLR lors de cette campagne électorale. Il ne fait même pas la majorité dans le chef-lieu de son district, Echallens, où il est préfet. A l’inverse, Rebecca Ruiz est apparue comme une personnalité de terrain qui sait convaincre les Vaudois bien au-delà de sa classe politique, dans toutes les régions.

Les deux premiers candidats ont creusé l’écart avec les trois autres. Autre fait qui a marqué la campagne, la division de la gauche radicale. Le score des deux candidats désunis – Anaïs Timofte et Jean Michel Dolivo – dépasse celui du PDC Axel Marion. Elle rassemble plus de 10 000 votes, soit 7,4% des voix. La popiste Anaïs Timofte fait une entrée remarquée dans la politique vaudoise. Même si elle arrive en queue de peloton, elle n’est qu’à 1240 voix de Jean-Michel Dolivo, candidat d’Ensemble à gauche. Dans une campagne très personnalisée, ce dernier est le seul qui n’a pas joué le jeu. Son programme a convaincu 4,12 % des électeurs.

La gauche radicale reste l’unique voix critique de la gauche. Ensemble à gauche est la seule coalition qui s’est fermement opposée à la RIE III, avec laquelle le canton se démène difficilement aujourd’hui. Mais cette gauche de combat a aussi ses propres contradictions: elle se divise alors qu’elle devrait s’unir. Il est temps qu’elle adopte une stratégie cohérente si elle veut viser un siège aux fédérales.

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