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Trop tard!

Jean Marzon commente le résultat de l’élection au Conseil fédéral de ce jour.
Élection

Depuis mercredi, un désespoir m’a envahi. Je ne peux que fermer le poing dans la poche en attendant, stoïque, le deuxième dimanche d’octobre 2019. (résultat des élections fédérales et, j’espère, un rééquilibrage au centre de l’échiquier politique).

La majorité du parlement vient en effet d’élire conseillère fédérale la présidente de l’Association des commerces de détail de taille moyenne comme Aldi, Lidl, Ikea, Conforama, Manor, Hornbach, et C&A. Sans aucun suspense malgré le courageux Winkelried nidwaldien.

Pour arrondir les fins de mois difficile, Karin Keller-Sutter a siégé également au conseil d’administration de la Bâloise Holding où elle a empoché chaque année 180 966 francs. Elle risque en sa qualité de nouvelle ministre de gagner moins que la somme de tous ses mandats actuels.

En pleines affaires «Maudet-Barazzone-Broulis» nos élus aveuglés et enthousiastes n’ont-ils pas fait preuve d’une coupable légèreté?
Pourquoi les journalistes – à de rares exceptions – n’ont-ils pas enquêté plus soigneusement sur les liens de la Dame de Wil (devil) avec l’économie privée à l’origine de la mauvaise santé de beaucoup de Suisses sensibles à l’air pur et aux effets des aliments achetés en grande surface, trop souvent à l’origine des problèmes respiratoires et respectivement de leur obésité. Elle soutient en outre, contre une large majorité de parlementaires, l’importation massive d’huile de palme malaise produite là-bas dans des conditions abominables et mettant ici nos producteurs de colza dans la difficulté.

La nouvelle conseillère fédérale, que les élus bourgeois paysans ont aussi hissé mercredi 5 décembre sur un piédestal avec enthousiasme, a également beaucoup fait pour permettre aux industries de continuer à polluer l’environnement avec pugnacité. Malaise!
Avec elle, il y a peu de chance de voir enfin la Confédération instaurer une politique résolue face aux enjeux du réchauffement climatique et prônant l’abandon des énergies fossiles et l’utilisation modérée des pesticides.

Jean Marzon, Cheyres (FR)

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