Édito

Attentisme incompréhensible

Attentisme incompréhensible
C'est uniquement à partir d'un seuil alarmant de microgrammes par mètre cube que des mesures sont proposées à Genève. KEYSTONE

Alors que de nombreuses régions ou villes européennes ont pris des mesures pour éviter les pics d’ozone aggravés par la canicule, rien de tel n’est mis en place dans nos contrées. En Suisse romande, on attend tranquillement que le seuil d’alerte de 180 microgrammes par mètre cube soit atteint pour éventuellement commencer à réagir, un peu. Tant pis si les personnes «à risque» ressentent les effets de cette pollution dès 120 microgrammes.

A Genève par exemple, c’est à partir d’un seuil alarmant qu’on propose des billets de bus… à prix réduit. Et il faut une pollution grave pour que la circulation alternée soit recommandée. Un tel attentisme laisse pantois. Il est incompréhensible que ces dépassements ne fassent pas l’objet de politiques préventives, avec des limitations de vitesse pour les voitures, différents plans de réduction du trafic motorisé individuel et une incitation réelle par la gratuité à prendre les transports publics. Cela, en amont des seuils d’alerte.

Au-delà du fait que la température est pronostiquée à la baisse ces prochains jours, toutes les mesures démontrent que le réchauffement climatique accélère les épisodes caniculaires ainsi que le risque de sérieux désastres environnementaux. Et malgré toutes les bonnes intentions déclamées lors des sommets internationaux sur le climat, la consommation d’hydrocarbures, dont les effets sur le climat sont archiprouvés, continue de grimper en flèche.

Une prise de conscience est urgente. Nous devons rapidement changer nos habitudes et pratiques. Et cela passe notamment par des politiques publiques qui doivent être mises en place avant qu’il ne soit trop tard.

Le cas du traitement des pics d’ozone en Suisse romande est une parfaite illustration locale de profonds problèmes bien plus globaux.

Opinions Édito Gustavo Kuhn

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