Au plan international, le constat est unanime: celui d’une concentration toujours plus forte de la fortune entre les mains d’un nombre toujours plus réduits d’individus; une réalité prouvée par de nombreux travaux. Partout les inégalités ne cessent d’augmenter, en Haïti également. Ce n’est ni une fatalité, ni un hasard. C’est le résultat de politiques fiscales et économiques, au service des puissants. Ils font usage de leur pouvoir et de leurs privilèges pour biaiser le «modèle» économique. Ils creusent ainsi le fossé entre eux et le reste de la population. Et cela, sans compter sur un réseau mondial de paradis fiscaux qui permet aux plus riches de cacher des milliards de dollars aux fiscs des Etats. Autant d’argent qui ne va pas financer les politiques publiques en matière d’éducation, de santé ou de transport des pays.

La lutte contre la pauvreté est vaine si la crise des inégalités n’est pas résolue. Le Forum économique Mondial (WEF) n’a pas pour vocation de remettre en cause le paradigme économique dominant, mais de réfléchir et de suggérer de potentielles solutions pour colmater un «système économique» qui est favorable au «Gotha mondialisé» qui le fréquente: Or, si on ne le change pas, à brève échéance, il mènera le monde dans une impasse avec les conséquences que l’on connait tant pour la planète que ses habitants.

David Bongard, Port-aux-Princes, Haïti