Édito

Triste 14 juin

Égalité

Il y a plus de vingt ans que la loi sur l’égalité entre femmes et hommes interdit toute discrimination dans la vie professionnelle, qu’il s’agisse de procédures d’engagement, de licenciement, de conditions salariales, de harcèlement sexuel, etc. Ce principe avait été accepté en votation le 14 juin 1981 déjà. Mercredi – jour anniversaire du vote – paraissait une étude qui démontre ce que les femmes, mais pas seulement, s’égosillent à répéter: les mesures de lutte contre les discriminations sont insuffisantes. Un seul chiffre le rappelle avec régularité – même si ce pourcentage a baissé en vingt ans: les femmes gagnent toujours 18,1% de moins que les hommes en moyenne. Une injustice qui se répercute ensuite clairement sur leurs retraites.

Près de 63% des jugements examinés, indique l’université de Genève, auteure de l’étude, sont défavorables à l’employée invoquant une discrimination. Quand on sait quelle difficulté il y a à saisir la justice, au risque notamment de perdre son emploi, on ne doute pourtant pas de la pertinence des dossiers présentés au prix de beaucoup d’efforts, après des années, souvent, d’humiliation ravalée. Et aux risques de devoir s’acquitter des dépens en cas d’échec. Sans même parler de tous les cas qui n’ont jamais été portés devant un tribunal pour les mêmes raisons. L’étude confirme aussi l’importance des cas de discrimination en lien avec une grossesse ou une maternité: qu’il s’agisse d’un véritable recul ou d’une prise de conscience accrue, peu importe, ils ont bien lieu.

En Suisse, on préfère les incitations aux punitions quand il s’agit des entreprises. C’est vrai pour les importateurs de voitures, aimablement invités à se conformer aux niveaux d’émissions autorisés; c’est vrai pour les employeurs, à qui Simonetta Sommaruga demande d’analyser leurs salaires tous les quatre ans, sans sanction aucune en cas d’égalité transgressée: car les sanctions, «c’est mal» et l’économie n’aime pas cela.

Pourtant, les femmes, elles, continuent d’être sanctionnées au quotidien. Dans leurs droits élémentaires.

Opinions Édito Dominique Hartmann Égalité

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