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Une décision prise dans le cadre démocratique du débat

Laurent Vité, président du syndicat des enseignants du primaire (SPG), réagit à la pétitionCf. nos éditions des 22 mars: F. Erard, «Primaire et secondaire II: les syndicats contestés?», et 28 avril: R. Armanios, «Les profs genevois ne se formeront plus durant le temps d’enseignement». qui conteste les propositions faites par la SPG au Département de l’instruction publique.
Genève

Les membres de la Société pédagogique genevoise (SPG), réunis en assemblée générale extraordinaire, l’instance de décision de notre association, ont pris l’option de discuter et de faire des propositions pour avancer dans nos discussions avec l’autorité scolaire, en l’occurrence la conseillère d’Etat en charge du Département de l’instruction publique. Cette décision a été prise dans le cadre démocratique du débat organisé au sein de notre association professionnelle, dans le respect de ses statuts.

L’outil de la pétition, utilisé par des mécontents pour dire leur opposition aux décisions de notre assemblée, n’est pas prévu dans nos statuts. Parmi les signataires, certains ­n’étaient pas présents à notre assemblée, les absents ont toujours tort. D’autres ne sont pas membres de la SPG, et l’incohérence de leur signature pour critiquer une association dans laquelle ils n’ont aucun intérêt n’échappera pas à l’observateur attentif du monde associatif. Au final, à quoi va servir réellement cette pétition, sinon à prendre le risque énorme de la division?

Au-delà de la polémique générée par cette pétition, le choix d’ouverture de la SPG est différent et ne plaît pas à tout le monde. Soit. C’est néanmoins un risque pris par la SPG – le pire risque étant de ne pas en prendre. Qui peut dire ce que donnera l’attitude de blocage complet défendue par certains?

En faisant cette concession, la SPG obtient des postes pour la rentrée 2016, donc un meilleur encadrement des élèves en difficulté et des possibilités d’emploi pour nos jeunes collègues fraîchement diplômés de l’université, ainsi qu’une meilleure présence en classe des enseignants (moins de remplacements à cause de la formation continue).

De plus, dans un contexte où la population critique la fonction publique et ses prétendus privilèges, il faut souligner haut et fort le geste des enseignants, qui acceptent une augmentation indirecte de leur temps de travail au profit des élèves, particulièrement ceux en difficulté.

Le conseil d’Etat ne s’y est pas trompé et a relevé ce geste des enseignants. Au bout du compte, nous avons un résultat positif immédiat. La fonction n’est pas dénigrée et il n’est pas indécent de montrer que les enseignants sont inquiets du manque de moyens attribués à l’école et qu’ils sont prêts à se serrer la ceinture pour améliorer les conditions d’apprentissage des élèves.

* Président de la Société pédagogique genevoise (SPG).

Opinions Agora Laurent Vité Genève

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