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Des retraites trop généreuses et trop coûteuses?

FONCTION PUBLIQUE • Armand Muller estime que la fusion des caisses de pension de l’Etat proposée est la garantie de retraites correctes pour les fonctionnaires.

Les retraites des fonctionnaires sont-elles vraiment si généreuses? A vous de juger!

Prenons le cas des retraité-e-s des hôpitaux de Genève et des EMS affiliés à la CEH: la rente mensuelle moyenne est de 2166 francs. Cinquante-six pour cent des retraités sont en dessous de la moyenne, dont plus de mille cinq cents retraités ont une rente moyenne de 1472 francs.

Il est vrai que si tous les retraités avaient eu une carrière complète avec 37,5 années d’assurance, la rente moyenne serait 4061 francs. Mais il faut tenir compte du fait que, dans nos hôpitaux, la majorité du personnel est féminin: il faut donc compter avec des éléments comme le temps partiel ou la reprise d’activité après l’accomplissement des tâches éducatives.

Par ailleurs, à la CIA, la rente moyenne est de 3252 francs.

La future loi de fusion des caisses garantit en particulier aux «bas salaires» des retraites correctes dans la durée… mais avec une hausse de cotisations et plus d’années d’assurance! Hélas, c’est le coût de l’augmentation de la durée de vie.

Les retraites de la fonction publique sont-elles trop coûteuses?

La fortune de la CEH est de 2,8 milliards, celle de la CIA de 6,2 milliards! Il est à relever que les deux caisses sont bien gérées: malgré les trois dernières crises économiques et financières, leur performance est supérieure à la moyenne des caisses de pension en Suisse…

A la CEH, par exemple, les cotisations des actifs assurent encore les rentes des retraités (il y a 2,5 actifs pour 1 retraité, mais l’écart se resserre inexorablement…)
Mais alors, pourquoi cet apport de 800 millions et ces 130 millions annuels ces prochaines années?

Parce que les caisses de pension publiques sont soumises à la législation fédérale, votée par les Chambres fédérales en 2010, qui leur impose, dès le 1er janvier 2014, un plan de financement prévoyant 80% de degré de couverture de leurs engagements pour 2052! Seule possibilité pour maintenir nos caisses  en capitalisation «partielle» et non pas «intégrale» (à 100%), comme pour les caisses privées…

C’est le coût du 2e pilier, mais c’est aussi l’application de la volonté du législateur fédéral, qui n’a pas été contestée par référendum en 2010!

Les assurés sont conscients du prix à payer: ils acceptent d’être solidaires entre générations, et aussi avec l’ensemble de la fonction publique genevoise!
Le 3 mars, les électrices et électeurs genevois ne doivent pas se tromper de cible: seul le OUI peut, dans le contexte actuel, garantir des retraites correctes au personnel des hôpitaux, des EMS, des écoles et de l’ensemble des services de l’Etat!
 

*Retraité CEH, Bernex

Opinions Agora Armand Muller

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