Genève

Retour du monocolore?

Les promesses rendent les fous joyeux. Le Conseil d’Etat genevois semble avoir fait sien cet adage. Il a nommé hier les administrateurs qu’il lui appartient de désigner pour les régies publiques ainsi que pour les postes stratégiques que sont les présidences. On n’est pas déçu du résultat: ces sièges – pour les plus importants d’entres eux – seront tous occupés par des libéraux ou des crypto-libéraux. Ainsi, l’ancien président du Parti libéral Michel Halpérin succède à l’ancien président du même parti Michel Balestra à la tête des HUG. La conseillère d’Etat Isabel Rochat présidera l’Aéroport. Et les Services industriels seront chapeautés par un ancien promoteur immobilier, Alain Peyrot. Sans l’abandon in extremis de Guy Vibourel, patron de la Migros prévu aux TPG et dont on doute qu’il soit de gauche, on aurait assisté à un quarté libéral-radical. Ceux-là mêmes qui nous vendaient en juin dernier la réforme des régies publiques au nom de la bonne gouvernance et de la «dépolitisation» jettent le masque. C’est bien d’un putsch qu’il était question. Le but était de placer ces établissements de droit public sous la coupe de la seule nomenklatura libérale-radicale avec un zeste de patronat. La mainmise annoncée hier n’est d’ailleurs pas de très bon augure pour la suite. On nous prie de croire dans les bonnes intentions de nos édiles lorsqu’il s’agira de mettre en œuvre la nouvelle Constitution. Le message qui est délivré va pourtant dans le sens inverse et montre que la concordance est mise entre parenthèses.

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