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«L’impact des OGM doit être évalué sur le long terme»

AGORA GÉNIE GÉNÉTIQUE • Les résultats d’une nouvelle étude sur la nocivité des OGM, qui fait état de tumeurs chez les rats1, fait réagir Greenpeace Suisse. par Greenpeace Suisse  

Edifiant. Une nouvelle étude scientifique menée sur des rats de laboratoires pendant deux ans montre les conséquences gravissimes sur la santé provoquées par la consommation d’un maïs OGM, le NK603 de Monsanto résistant à l’herbicide Round Up. Le professeur de biologie moléculaire Gilles-Eric Séralini a mené cette étude dans le plus grand secret. D’abord afin de se procurer les semences OGM nécessaires à ses expérimentations. Et ensuite pour éviter que les puissants intérêts des industriels des biotechnologies fassent tout pour atténuer la publication de ces résultats fracassants.
L’étude a été financée par une fondation indépendante et remet en question les conclusions du Programme national suisse de recherche (PNR)59 en prouvant, d’une part, qu’il est nécessaire de soumettre les OGM à des études de longue durée et, d’autre part, que le maïs transgénique NK603 et le Roundup causent des dommages au foie, aux reins, à la peau. De plus, cela conduit à la mort prématurée de ceux qui en consomment.
En Suisse, le NK603 est autorisé pour la consommation animale. Greenpeace Suisse demande que le Conseil national avalise la prolongation du moratoire dans sa séance du 26 septembre 2012. «L’agriculture et l’industrie alimentaire suisses doivent rester exemptes d’OGM, car les plantes génétiquement modifiées menacent la diversité biologique et entraînent un recours accru aux pesticides» indique Marianne Künzle, chargée de campagne Agriculture.
A l’heure actuelle, les risques des OGM sont évalués par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Or, cet organisme s’est distingué depuis de nombreuses années par la proximité scandaleuse de ses membres avec les industriels vendant des OGM et son manque d’indépendance.
L’EFSA doit cesser d’être l’antichambre des industriels des biotechnologies. Pour cela, elle doit évaluer l’impact des OGM sur le long terme et pas uniquement sur trois mois, comme c’est le cas actuellement dans les études fournies par les industriels lorsqu’ils soumettent leurs demandes d’autorisations. Cet organisme doit également s’appuyer sur des études indépendantes et non uniquement sur les analyses fournies par les industriels du secteur comme c’est le cas actuellement.
Greenpeace demande à l’Union européenne de décréter un moratoire sur tous les OGM en Europe. Il est notamment urgent d’interdire les OGM résistants aux herbicides. Ceux-ci sont les plus cultivés dans le monde; leur usage induit le recours accru aux pesticides et les principales demandes d’autorisation actuellement en cours auprès de l’Union européenne concernent ce type d’OGM.
La complaisance doit cesser! Il en va de la santé de tous et de la préservation de notre environnement.
Greenpeace Suisse
 

1 Lire Le Courrier du 20 septembre.

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