Contrechamp

MIEUX INTÉGRER LA CULTURE ET L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Faire du site de la caserne des Vernets un pôle pour la culture émergente, nocturne en particulier, est une proposition centrale dans le projet de l’ARV. Cette vision ne manque pas d’atouts: le site est attractif et central, et se prête aux activités bruyantes puisque le voisinage est essentiellement constitué d’entreprises. Cette proposition permettrait donc de satisfaire un certain déficit en matière de capacité d’accueil d’activités émergentes, qui, de l’avis de tous les participants, font figure de parent pauvre de la culture à Genève. Proposition intéressante certes, mais concurrencée par des projets d’extension de l’Université, de construction de logements ou de création de parc public. Or la diversité de ces projets reflète la mixité des affectations qui a d’ores et déjà été admise comme un principe phare d’aménagement pour l’ensemble du périmètre PAV.
Cette discussion autour de la mixité fonctionnelle s’est poursuivie sur les nuisances induites par la culture de nuit. L’ARV constate que la tendance actuelle à localiser les activités en périphérie, en raison notamment du manque d’équipements adaptés au centre, entraîne d’autres problématiques: mauvaise accessibilité en transports publics, sécurité au volant ou pollution de l’air. Et la localisation périphérique met à mal le rôle de la culture dans la qualité de vie pour les quartiers. Cette question d’aménagement du territoire questionne finalement le rôle politique du canton. Les possibilités de dérogations prévues pour favoriser la mixité fonctionnelle en zone industrielle et artisanale devraient être utilisées. Mais il revient aussi à l’Etat de considérer la composante culturelle d’une ville pour éviter que sur des sites affectés à la culture bruyante ne se développe un voisinage d’habitat dix ans plus tard.
Au terme de la soirée du 6 juin, les participants se sont accordés sur l’opportunité de reconsidérer le projet prioritaire de pôle culturel sur le site de la caserne, pour rester ouverts à d’autres solutions négociées pour l’accueil d’activités nocturnes émergentes. En revanche, le débat public doit s’atteler à mieux cerner les besoins en matière de culture, et de les inscrire à l’agenda de la politique d’aménagement du territoire, au même titre que les autres composantes d’une ville dynamique et multidimensionnelle. Il en va de la capacité de Genève de dynamiser son attractivité culturelle qui participe à sa façon à son rayonnement régional et international. CM

Opinions Contrechamp Cathy Macia

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