Écologie

Du local au global, trois enjeux emblématiques

Une des premières collectivités locales de Suisse à disposer d’un programme d’impulsions vers le développement durable, le canton de Genève est emblématique des difficultés de passer des enjeux politiquement affirmés à la mise en oeuvre. Genève dispose même depuis 2001 d’une loi sur l’action publique en vue du développement durable (A 2 60) ainsi que d’une loi sur le financement de la solidarité internationale (D 1 06).
Prenons trois cas où des progrès rapides seraient indispensables:
– L’éducation. La Loi sur l’action publique en vue du développement durable (art. 11) exige que «L’Etat intègre progressivement la perspective d’un développement durable, dans l’enseignement et la formation professionnelle». Le contexte de la décennie de l’Unesco sur le développement durable s’y prêterait très bien. Malheureusement, aucun plan d’action n’a été mis en place; à l’Université, les blocages empêchent une intégration effective des enjeux du développement durable dans les programmes des facultés.

– L’aide au développement. L’effort des collectivités genevoises en faveur du développement est important et bien ciblé, et plusieurs communes dépassent même l’objectif de consacrer au moins 0,7% de leur budget à l’aide au développement. Plusieurs d’entre elles font un lien direct entre les projets de développement et l’action pour un développement durable. Le canton, par contre, reste loin du compte malgré l’exigence très claire de la loi: «La République et canton de Genève consacre au moins 0,7% de son budget annuel de fonctionnement à la solidarité internationale, particulièrement en soutenant des projets de coopération, d’aide au développement, de promotion de la paix et de défense des droits sociaux et de la personne».

– La mobilité. Le développement des transports publics est une réalité, mais trente ans pour rétablir des trams sur les pénétrantes principales, c’est beaucoup trop lent. Les compromis permanents font que les mesures en faveur d’une autre mobilité, moins énergivore et plus saine, tiennent encore du saupoudrage.
En revanche, s’il faut citer une action exemplaire, prenons la campagne Terre région Genève avenir, qui a puissamment renoué les liens entre les consommateurs et les producteurs agricoles à Genève. Ce faisant, elle a assuré une légitimité à l’agriculture de proximité, et donc à la zone agricole, permettant d’éviter les dérives de l’importation exagérée de biens alimentaires et son cortège d’énergie grise. RLT

Opinions Société Écologie Contrechamp René Longet

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